Près de 25 % des jeunes de 15 à 29 ans présentent des signes de dépression, selon une enquête récente du journal La Croix.
La dépression, ce manque d’envie, “d’en vie”, cette vague de lassitude et de fatigue qui ôte le goût à la vie…vaste sujet que j’aborderai seulement dans ce premier article de blog par le prisme des émotions, ressentis et signaux que nous envoie notre corps au quotidien, et qu’il est bon de déchiffrer ! Dans cet article, je t’invite à découvrir comment aller à la rencontre de tes émotions !
Emotion vient du latin e-movere, que l’on pourrait traduire par : “passer à travers”, “bouger hors de”. Pas moins d’une soixantaine d'émotions nous traverse au quotidien. Une émotion ne dure que quelques secondes, mais elle peut s’installer durablement via un sentiment. Par exemple, une personne qui ressent souvent de la colère pourra développer à long terme un sentiment de frustration.
Les émotions sont toutes là pour nous signifier un besoin. Elles « nous indiquent que nous avons un problème qui requiert notre attention et notre réponse », pour citer Darwin dans L'Origine des espèces en 1872.
H3 : Y a t il des bonnes et des mauvaises émotions ?Il existe quatre émotions primaires qui sont la joie, la tristesse, la peur et la colère. En médecine chinoise, on parle de cycle d'engendrement et de roue des émotions car de l’une découle l’autre. Certes, la joie est plus agréable à ressentir que la colère, la peur ou la tristesse. Mais cela ne veut pas dire que ces dernières sont de mauvaises émotions. Loin de là. Chaque émotion primaire est importante et à prendre en compte.
Quels besoins se cachent derrière chacune d’elles ?
Peur: besoin d’être rassuré
Colère: besoin d’être reconnu, de réparer une injustice
Tristesse: besoin d’être consolé
Joie : besoin de la partager
appel à l’action : prochain article sur la roue des émotions
“Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime” disait Jacques Salomé… c’est particulièrement vrai dans le cas de nos émotions. En effet un souvenir même enfoui d’une situation a pu provoquer en nous une émotion gelée, bien qu’ancienne, qui se réactive à l’occasion d’une situation similaire.
Par exemple: une dame arrive au restaurant et le plat du jour est un pot-au-feu. Elle ne comprend pas pourquoi elle ressent de la tristesse, et un mal de dos. Après un travail qui la replonge à une autre époque de sa vie, elle se souvient des repas de famille du dimanche quand elle était petite fille qui tournaient inévitablement en dispute parentale, et où elle n’avait pas l’autorisation de quitter la table… d’où le mal de dos provoqué par cette situation de tension et d’immobilité subie et non choisie. Dès lors que cette dame est revenue sur l'émotion gelée de cette époque, le mal de dos a disparu.H3 : une mémoire perceptible et réactiveAinsi dans l’exemple précédent, la personne bien malgré elle a réactivé un souvenir traumatique et les messages du corps associés, des messages de défense. La tristesse qui l’envahit et le vague à l’âme sont disproportionnés au temps présent, mais à la mesure de sa tristesse d’enfant face à ces disputes parentales auxquelles elle ne pouvait guère se soustraire, avec toute la charge émotionnelle qui s’y est associée. Alors comment comprendre et détecter nos comportements ou ressentis si inconscients que l’on ne s’en aperçoit plus ?
Il n’est pas chose aisée de faire un pas de côté pour s’auto-observer, mais ne sommes nous pas nos meilleurs sujets d’études ? ou du moins celui qui ne nous fera jamais défaut, disponible 24h sur 24h avec toujours de nouveaux terrains d'observation ? Je vous propose de faire un pas de côté avant de vous embarquer tête baissée dans vos fonctionnements “ préférés”, “habituels”, et totalement involontaires. Ainsi au lieu de m’empresser de réagir comme d’habitude face à telle ou telle situation, je pourrais simplement lever mon petit panneau intérieur “STOP “pour observer le mécanisme qui est entrain de se produire à mon insu !
H3 : Accueillir et nommerDans le cas de notre cliente du restaurant, plusieurs étapes se sont succédées quasi simultanément dans son fort intérieur: l’odeur du pot au feu, la mélancolie qui l’envahit, la douleur et la tension nerveuse dans le dos qui gagne. Le corps humain est une machine complexe et incroyablement subtile. Une réaction en chaîne a lieu bien souvent à notre insu, comme un vieux schéma, un mécanisme que notre corps a intégré à une période mais qui n’est plus la réponse adaptée dans le temps et le moment présent.
Accueillir et analyser ce qui se joue en moi est une bonne solution pour laisser passer l’émotion, l’accueillir, l’accepter, je dirais même peut être la recontacter et la laisser passer, tel un nuage dans le ciel, afin de couper une activation qui n’a plus lieu d’être aujourd'hui.
La méditation et la respiration sont de précieux alliés pour cette régulation de nos émotions.
Afin de conclure mon propos, j’aimerais vous raconter une petite histoire qui m’inspire et que je trouve parlante. C’est celle de l’araignée et du ver à soie.
“Connaissez vous la différence entre l'araignée et le ver à soie ? Tous deux se servent d'un fil au cours de leur vie.
Le ver à soie s'enroule dans son fil et en devient prisonnier, il disparaît totalement à l'intérieur de son cocon.
En revanche, l'araignée utilise son fil en tant que support pour tisser sa toile. Elle s'y promène librement et possède de ce fait un champ de vision très large.
Si l'on compare le fil aux émotions, deux attitudes sont possibles : soit nous les laissons nous emprisonner ( attendons la métamorphose !) soit nous les considérons comme un outil pouvant servir à nous libérer."
Accueillir et nommer ses émotions n’est pas chose facile. Pourtant, avec de la pratique et en sortant de sa zone de confort, ce travail sur soi est un chemin pour grandir en conscience et gagner en qualité de vie. En effet, avoir cet éveil de soi nous aide à sortir des écueils qui nous guettent à tout âge, dont celui de la dépression. Alors, telle notre araignée de l’histoire, déployons notre toile d’introspection au service de notre liberté et équilibre émotionnel !